« L’art est le murmure de l’Histoire, perçu par –dessus le fracas du temps. L’art n’existe pas pour lui même : il existe pour les gens »
Julian Barnes ; Le fracas du temps
Cadolive est un village dynamique de par son tissu associatif (peinture, musique, sports, club de lecture.....) et l’attention particulière que sa Municipalité porte à toutes ses associations nous a conduit à vouloir organiser, une fois par an, une semaine d'évènements artistiques et culturels.
L'association « Arts et Culture à Cadolive » a été créée en 2016. Elle a pour objet de fédérer la population de Cadolive et son école publique autour de l’écrit et des arts associés.
Voix en sol Mineur de Cadolive ; Chœur lyrique d’Allauch ; Canto San Ceri de St-Cyr-sur-Mer.
Trois chœurs qui n’en faisaient qu’un sous la direction alternée de nos deux maestros : Élisabeth Aubert et Yves Bergé.
100 choristes rassemblés en une magnifique synergie due à un travail acharné de plusieurs mois. Mais pour quel résultat ! Une énergie puissante et communicative, une palette sonore chatoyante au service de compositeurs aussi divers que Mozart, Verdi, Lully, Offenbach ou Lopez.
J’aimerais parler longuement de ces délicieux duos entre Élisabeth Aubert et Guy Bonfiglio – Ah ! la virtuosité de leur Papagena/Papageno dans la Flûte enchanté … J’aimerais célébrer la voix troublante et profonde d’Alexia Ercolani, ou l’interprétation si veloutée, si nostalgique de Mayerling par Yves Bergé ; ou encore les intermèdes pleins d’esprit de Philippe Béranger et sa touchante interprétation du vagabond dans Gipsy de Lopez.
Et puis, à côté de ces grands professionnels, ils ont su tenir solidement leur place, tous ces élèves chanteurs dont certains s’essayaient en soliste pour la première fois. Et la salle ne s’y est pas trompée qui les a chaleureusement applaudis.
Enfin, je ne dirai jamais assez toute mon admiration pour Danièle Dusseau qui, depuis son piano, soutenait et impulsait tout ce beau monde.
Et comme on pouvait s’y attendre, ces deux heures de spectacle se sont achevées dans une ovation triomphale sur le final de Gipsy.
Carole Deniel nous prévient : "Cézanne et son temps ; le sujet est vaste !". C'est le moins qu'on puisse dire à propos de ce XIXème siècle tumultueux où s'affrontent et alternent Monarchie, République, Restauration et les deux empires des Napoléons 1er et troisième. Et puis la vie du jeune Cézanne, fils de banquier, à Jas de Bouffan, ses études à Aix, sa rencontre déterminante avec le jeune Émile Zola au collège. Et, attendez, c'est pas tout ! ni Cézanne, ni les impressionnistes n'auraient pu exister sans l'invention de la peinture en tube - avec bouchon ! - qui offrait la clé des champs à tous ces artistes ... Sortir, avec besace et chevalet ; peindre le réel, peindre la lumière de l'instant ; explorer le paysage, la rue, les gens, le quotidien ; s'affranchir du classicisme, de l'académisme. Et tant pis si on est refusé au Salon des peintres "convenables", on inventera un autre Salon : le Salon des Refusés !
Et durant une heure et demie, Carole nous embarquera dans la vie trépidante; inquiète, inventive de Cézanne et de ses contemporains qui réinventaient en les déconstruisant, en les géométrisant, les paysages, les natures mortes, les visages et les corps, ouvrant largement les portes à ceux qui allaient suivre, Picasso, Braque, les cubistes, la peinture du 20ème siècle ...
Merci à Carole Deniel pour cette superbe conférence sur "Cézanne et son temps"