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Jeudi 16 avril. Incohérences...et après...

Jeudi 16 avril,

Je suis fatigué de regarder les émissions de télévision sur le coronavirus. Les critiques et les fausses informations d'internet m'importunent. Trop d'incohérences dans le débat public, trop de décisions non réfléchies, trop de messages inconsistants : je ne vois pas comment nous pouvons nous en sortir sans trop de dommages.

Pour fixer les choses, je vais faire une liste à la Prévert :

- Le retour des élèves à l'école...mais progressivement. Comment, qui, avec quoi? Nul ne le sait 3 jours après l'allocution présidentielle. Quand on voit les pays asiatiques ou les pays nordiques qui déconfinent les écoles, on voit que l'on est loin du compte.

- Le retour des enfants à l'école, mais les bars et restaurants, cinémas, théâtre... restent fermés. Et la cantine, n'est-ce pas de le restauration scolaire?

- Au début, les enfants étaient très contagieux et porteurs sains de virus, aujourd'hui, ils ne le sont plus, c'est à dire qu'ils ne sont plus potentiellement dangereux.

- Les masques, je devrais dire cette arlésienne que sont les masques, sont-ils là? Le stock commence-t-il à augmenter? Ce sont ces chiffres précis que nous souhaiterions avoir, de même pour tous les instruments techniques nécessaires à tous les soignants de France. Au lieu de cela, on nous abreuve (le terme est choisi quand on considère les français comme des veaux) de chiffres qui ne partent jamais de la même base, établissent des courbes différentes sans référentiel unique. 

- Les précautions à prendre vis à vis des matières inertes sont également incohérentes : d'aucuns disent que les habits que l'on a porté doivent être lavés en rentrant et qu'un lavage complet en machine habituel suffit, et d'autres disent que les masques en tissus doivent être lavés impérativement à 60°. Pourquoi? Les matières inertes, au bout de trois jours perdent toute trace de virus (début du confinement). Aujourd'hui, l'ensemble du porte-avions Charles de Gaulle doit être désinfecté. Pourquoi?

- Un couple vit dans un même logement, aucun n'a de signe de la maladie, ils ne peuvent pas se déplacer dans un même véhicule. Pourquoi? Quels sont les arguments?

Bien d'autres éléments pourraient venir grossir la liste, mais je ne peux pas résumer en quelques phrases plus d'un mois d'interventions et de décisions.

Ce que je sais, c'est que les politiques ne peuvent pas porter, à eux seuls, les responsabilités de ce désastre. Comme aujourd'hui, je prétends qu'ils ont pris des décisions en fonction des éléments que des experts scientifiques, techniques et financiers leur ont communiqué. 

Aujourd'hui, l'urgence n'est pas de condamner l'ensemble de ces intervenants. L'urgence est de se séparer sans délai de ces conseillers qui nous ont amenés à ce désastre humanitaire.  Il faut en prendre d'autres ailleurs, loin des sentiers battus, loin des convenances antérieures, ceux que l'on a écarté car on ne voulait pas les entendre. Ainsi, les décisions prises pourront avoir des chances d'être bénéfiques.

Après ce déconfinement, il faudrait commencer à penser, à analyser ce que ce dernier mois nous a fait vivre : le retour de la nature dans notre espace, les différentes façons de travailler :

- adaptation des petits commerces et des paysans pour une distribution au plus près des consommateurs,  ===> Voilà qui devrait être encouragé et développé.

- mise au télétravail imposé pour un certain nombre de métiers, notamment les administratifs, dans les entreprises, dans les administrations... ==> Voici une opportunité pour un déconfinement progressif et qui devrait déboucher sur des économies de frais fixes dans les entreprises (certaines grandes entreprises le pratiquaient déjà sur Paris). Les gens viendraient en décalé pour maintenir la cohésion sociale et l'esprit d'entreprise nécessaire à la dynamique. Ce télétravail aurait aussi l'avantage de diminuer les transports et donc diminuerait mécaniquement  la pollution.

- La télémédecine s'est développée rapidement et semble donner des résultats prometteurs. ==> Là aussi, il faut encourager ce mode de fonctionnement avec des médecins référents qui peuvent être délocalisés et qui apprendraient à connaître leurs patients même avec une distance éloignée (surtout dans nos campagnes).

Mais là encore, je suis sûr qu'il y a bien d'autres décisions à prendre. Chacune de ces propositions doit être analysée car dans tout concept, il y a un problème de biais et donc de détournement potentiel vers des dysfonctionnements graves.

D'autre part, je pense que si cela était aussi simple, il y a longtemps que le gouvernement aurait appliqué nombre de ces propositions.

Mais l'expérience que j'ai, me permet de dire que nombre d'écueils, nombre d'idées jugées essentielles et incontournables ne le sont pas réellement. C'est beaucoup la loi des 80% par rapport aux 20% qui nous guide. Et nous compliquons tout pour les 20% au lieu de satisfaire les 80%. Les 20% doivent alors être identifiés pour être traités différemment. 

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