vendredi 27 mars 2020
Vendredi 27 mars 2020
Hier après-midi, notre fournisseur de croquettes pour le chien nous a téléphoné pour nous dire qu'il avait été enfin livré. Il était temps car la réserve de nourriture baissait terriblement et nous sentions que la restriction allait arriver à grands pas.
J'ai donc décidé de sortir la voiture pour aller chercher la pitance du toutou.
Il faut dire que cela faisait plus d'une semaine que la voiture n'était pas sortie du garage : allait-elle démarrer?
Oui, c'est fait. Je sors la voiture, referme la porte du garage et, muni de mon attestation magique, me voilà sur la route pour aller à Pont-de-joux.
Tout de suite, je me suis senti mal à l'aise. Comme si l'air de l'extérieur, passé les limites de la propriété, était agressif, synonyme d'attaque de virus. Pourtant, dehors il n'y a presque pas de voitures. Il y a bien quelques gendarmes autour du rond point d'Intermarché, mais rien de significativement dangereux.
Un quart d'heure plus tard me voici devant le hangar où je vais prendre les fameuses croquettes. Il est fermé car il est neuf heures moins cinq. En attendant, je décide d'aller à Biocoop voir si je peux acheter six oeufs frais? Eh bien, non. C'est impossible. A croire que le coranavirus empêche les poules de pondre. Je ressors donc du magasin et me dirige à nouveau vers le hangar. Il y a déjà trois voitures avant moi. Il n'y avait donc pas que mon chien qui allait être en rupture d'alimentation. Tout le monde respecte les barrières préconisées, chacun parle de son confinement, il n'y a que les chiens qui ont accompagné leur maître qui courent de-ci de-là, sans se préoccuper des distances de sécurité. Puis enfin vient mon tour. Le gérant charge les croquettes dans le coffre que j'avais au préalable ouvert, il ne touche pas le hayon pour me laisser le soin de fermer.
Je paye, non sans avoir pris le soin d'enfiler des gants en plastique qu'il met à disposition de ses clients. Et je remonte dans mon bolide pour vite rentrer à la maison (il paraît qu'il ne faut pas dépasser une heure).
Ouf, 9h45 j'ouvre la porte du garage. Et je me remets en sécurité chez moi.
C'est maintenant le temps de la réflexion. Une semaine passée en confinement et j'ai peur de sortir du périmètre familial. Une semaine confiné et je ne suis plus à l'aise avec le contact des gens. Comment serai-je quand ils vont me libérer? J'ai dit libérer? Mais que doivent ressentir les prisonniers qu'on libère après une lourde peine?
Je vous laisse deviner...
M.V. 27 mars 2020